LES SITES ARCHEOLOGIQUES
Ksar Ghilane
KSAR-GHILANE EL-HAGUEUF TISAVAR
En plein Sahara tunisien, à 90 kilomètres au Sud-est de Douz, dans les ruines du poste romain de Ksar-Ghilane.
- Ces ruines n'avaient encore été signalées jusqu'ici que par M. le commandant La chouque, des brigades topographiques, dont M. R. Gagnât a pu utiliser les notes et le croquis dans son ouvrage de L'Armée romaine d'Afrique (page 560 - 561 et planche hors texte).
Il ressortait de ces renseignements sommaires qu'il existait au point d'eau d'Oglet-el-Hagueuf les restes relativement en conservés, mais ensevelis dans le sable jusqu'à trois et quatre mètres de hauteur, d'un poste militaire construit entre les années 184 et 192, sous le règne de Commode1.
Etant donnés, d'une part, la rareté et le vague des documents que nous possédions jusqu'ici sur l'occupation militaire du Sahara par les Romains , et , d'autre part , les préoccupations politiques qui portent actuellement notre attention vers le Sud, j'ai pensé qu'il y avait un intérêt de premier ordre à entreprendre sur ce point des fouilles méthodiques et à étudier avec toute la précision et la minutie nécessaires le plan, le système de défense, l'alimentation en eau et le moyen de ravitaillement de ce fortin, isolé en plein désert.
- Grâce à l'esprit d'initiative, au zèle et au dévouement des officiers du Service des Renseignements, auxquels je suis heureux de rendre ici l'hommage qui leur est dû, les recherches archéologiques ont pu être menées à bonne fin, dans de remarquables conditions de méthode et de rapidité.
L'honneur en revient à M. le lieutenant Gombéaud, qui a dirigé les fouilles avec autant de zèle que d'habileté.
Le fortin de Ksar-Ghilane, placé dans une position stratégique de premier ordre, se dresse au sommet d'un mamelon olé, d'où la vue s'étend au loin sur la vaste plaine désertique où se croisent les pistes de caravanes qui relient, d'une part, le Souf et le Nefzaoua aux pays de Tataouine et de Ghadamès, et, d'autre part, les oasis de l'extrême Sud à Djeneïen, la vallée de l'Oued-Hallouf, Gafsa et Tebessa.
Le fortin proprement dit est délimité par une enceinte rectangulaire de 30 mètres sur 40, aux angles arrondis. Le mur extérieur, bâti en gros blocs de grand appareil jusqu'à une hauteur de 1 m. 50 environ, et subsistant encore par endroits jusqu'à 3 m. 50 d'élévation totale, a une épaisseur d'un mètre environ. Il s'ouvre au Nord-Est par une porte cintrée monumentale, haute de 3 mètres à la clef, et large de 2 m. 25, au-dessus de laquelle était gravée la dédicace à l'empereur Commode qui donne la date approximative de la construction du poste.
Contre l'enceinte sont adossées à l'intérieur diverses constructions, logis, réservoirs, etc., couvertes en terrasses, au-dessus desquelles passait le chemin de ronde, à 3 mètres au moins au-dessus du sol.
Au centre du fortin s'élevait un réduit rectangulaire beaucoup plus élevé, dont le premier étage devait servir d'observatoire, et qui, au rez-de-chaussée, se divisait en deux parties :
1° la chapelle consacrée au culte officiel du détachement de la 3e légion ,s'ouvrant face à l'entrée , et dont la porte était surmontée d'une dédicace à Jupiter vain queur, qui a été retrouvée par M. Gombéaud :
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